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Les manuscrits eux-mêmes étoient en petit nombre dans la bibliothèque de nos rois : celle du sage Charles V, inventoriée en 1380, comprenoit neuf cents volumes ; en 1422, Charles VI n’en avoit que huit cent cinquante-trois : la lenteur des copistes et la cherté du parchemin faisoient des livres un objet de luxe et de magnificence.

Le jeune de Nostredame manifestoit donc son profond amour pour l’étude et les sciences, puisque déjà son onéreuse passion pour la bibliographie l’avoit rendu possesseur du livre de maître Aldobrandin, pour la santé du corps garder (1475), le second livre qui ait été imprimé et composé à la requête du roi de France, afin de conserver les décrets du médecin de Florence, mort en 1327. Près de ce livre figuroit la Somme rurale, compilée par Jean Boutillier, un de nos plus anciens ouvrages sur le fond de nos coutumes, et auquel Charondas le charon avait beaucoup travaillé. Pour l’honneur des copistes, il est utile de rappeler qu’un auditeur du roi, commis à ce par monseigneur le bailli d’Amiens, avoit mis treize mois neuf