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devant son siècle, qui la méconnoît peut-être. N’importe, a dit Copernic, j’attendrai ! Dieu a bien attendu plusieurs mille ans avant d’être connu des hommes. Bacon, plus fier et plus sûr de sa force, a dit à ses contemporains : Jusqu’à présent, on n’a fait qu’illuminer par intervalles les chapelles du temple, — j’attache le lustre à la voûte ! Le lustre, c’était sa pensée !

Le cerveau de Michel de Nostredame, ouvert pour tous les genres de savoir, devoit finir par élaborer une idée bonne à jeter dans son siècle ou par-delà son siècle. Au moment où nous voyons ce jeune homme entrer dans le sanctuaire de ses veilles laborieuses, il n’en est encore qu’à ses premières enquêtes scientifiques ; cependant les imprimés connus et à la portée de ses recherches, il les possède déjà dans sa mémoire, et en partie sur sa table d’étude : acquisition précieuse, seul emploi qu’il ait fait du modeste legs laissé par sa famille. L’imprimerie, née en 1450, n’avoit point encore multiplié les éditions des livres manuscrits au point de les rendre populaires.