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nous produisons en scène, à quelques détails inévitables, concernant sa famille et ses précédens.

Bien long-temps avant 1503, il existoit en Provence, avec des titres à l’estime et à la célébrité, une famille juive du nom de Nostredame. Lorsque parut l’édit de 1512 contre les juifs, cette famille abjura, préférant l’église chrétienne à la persécution ; et deux de ses membres, l’un, médecin de René, roi de Jérusalem et de Sicile, comte de Provence, l’autre également médecin de Jean, duc de Calabre, fils de René, marchèrent avec ferveur dans les voies du Seigneur, après avoir obéi avec une égale ferveur aux rites de la synagogue. Le premier des deux, surtout, Abraham de Nostredame, défenseur dévoué de ses coreligionnaires, lorsqu’il étoit encore juif, avoit été jusqu’à risquer toutes les chances de son crédit sur son maître, car il en sollicita l’interdiction de la justice en la ville d’Aix, afin de sauver, par l’absence de tribunaux, les juifs poursuivis vers Pertuis pour le blasphème de l’un d’eux. Mais le peuple a une justice qui