Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

roles si affectueuses, sortit de l’hôpital, monta une rue étroite et malsaine, encombrée par des porteurs de cadavres, et, arrivé sur une petite place, que décoroit alors quelques plate-bandes d’herbes desséchées, et un orme souffrant parce qu’il étoit mal aéré, il passa une clef dans la serrure d’une porte basse, taillée en ogive, et chargée de gothiques sculptures ; puis, comme se ravisant, il suspendit le mouvement de sa main prête à tourner la clef, se recula de quelques pas, regarda au deuxième étage de la maison : sur les petits vitraux croisés par des lames légères en étain, une tapisserie, trouée par le temps et de couleur verte, retomba ; la main qui la soutenoit s’éloigna rapidement ; mais Michel de Nostredame l’avoit aperçue, il poussa un gros soupir, se rapprocha de la porte, qu’il ouvrit et referma sur soi.

L’ameublement intérieur de cette maison étoit pauvre, par conséquent incomplet et triste. Une pièce du rez-de-chaussée étoit entièrement vide ; au premier, deux pièces contiguës renfermoient, l’une un lit, l’autre deux