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les hommes, et quand il a vu ce qui peut être vu, appris ce qui peut être appris, quand il a pesé le genre humain de son temps, quand il a fait l’analyse et la distinction des races, quand il a su lier les intentions aux faits, quand il a enfin réduit à une grande unité qui lui est distincte le grand ensemble du présent ; s’il lui reste de la vue, de l’ouïe, des forces énergiques dans ses organes, de la sensibilité, de la lucidité dans ses perceptions, qu’a-t-il à faire, lui, ambitieux de savoir, parce qu’il sait déjà beaucoup ? Il n’a plus qu’à enjamber son siècle, trop petit pour son observation, puisqu’il l’a déjà jugé ; il n’a plus, lui, parvenu aux bornes de l’horizon, qu’à se poser sur un point, dont le zénith et le nadir ne seront qu’à lui, parce qu’ils sont encore dans les époques futures. Et ici, afin de simplifier cette incompréhensible puissance, ici, l’esprit d’analyse et d’inductions, la croyance en un système providentiel, qui ne permet pas que quelque chose appartenant à une époque soit à jamais perdu pour celle qui suivra ; qui donne une suite à tout, veut que chaque fait