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lifiées du titre de filles de la reine par la veuve de Charles VIII, s’empressoit aux apprêts d’une toilette de nuit : toilette de jeune épousée, sans doute, car on y observoit ce cérémonial qui prépare impudiquement une fiancée aux adieux qu’elle va faire à sa virginité. Deux de ces dames prodiguoient spécialement leurs soins à une toute jeune personne, à l’expression inquiète et embarrassée par la honte, mais d’une beauté de visage vraiment ravissante, et laissant voir, à chaque pièce de vêtement dont on la découvrait, des formes d’une rare perfection. Lorsqu’on eut achevé de l’habiller pour sa nuit des noces, ou, pour parler un moins équivoque langage, lorsqu’on l’eut réduite à cet appareil dans lequel Junie fit pénétrer, par sa seule vue, le désir et l’amour au cœur de Néron, elle baissa la tête, et fit présumer par quelques gestes indécis qu’elle délibéroit si elle fuiroit ou demeureroit, si elle resteroit là, peureuse, immobile, ou s’avanceroit d’un pas sur l’estrade et sous les tentures du lit pour y attendre son fiancé, son premier maître.