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peu voûté, les jambes flottantes, la main droite abandonnée, un vieux serviteur, compagnon dévoué du jeune homme, et portant en croupe la valise et le manteau de son maître. Ce dernier fut arraché à sa rêverie par un combat acharné entre deux moineaux francs qui, sans doute rivaux d’amour, brusquement échappés ensemble de dessous le dôme d’un orme, venoient en plein air, et à cinq pas en avant du cavalier, continuer à grands cris leur lutte et leur vengeance.

— Qui sera vainqueur ? dit à haute voix le jeune homme en arrêtant tout-à-fait sa mule, — le moins ayant-droit, continua-t-il en souriant. — Combat de moineaux n’est pas jugement de Dieu… Ah ! l’un fuit dans le buisson, l’autre retourne à son arbre… Feu mon père auroit jeté des miettes de son pain au vaincu… Après avoir jeté aux vents cette dernière idée, le cavalier poussa un profond soupir, c’étoit sa peine qui s’en alloit… Il agita les rênes de sa monture qui se cabra, et, revenu subitement à l’insouciance de son âge, à la gaieté de son humeur, il chercha en sifflant