Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelque chose ?… rien. Pour moi, lorsque le ciel est ainsi voilé, lorsque pas un rayon du soleil ne traverse l’espace, et ne vient se jouer sur mon front pour y réchauffer l’espoir du lendemain, j’ai froid… je suis triste… et ne compte plus sur l’avenir.

— Tout homme, interrompit gravement George d’Amboise, a toujours un lendemain pour mieux faire… Tout roi de France a la postérité pour le juger.

— Oui, seigneur cardinal, je me dis cela souvent… Mais au quart d’heure qu’il est, je vois peu devant moi… Le tour qu’a pris cette conversation m’a glacé la vue… L’avenir ! qui osera promettre l’avenir ?

— Un sorcier, dit la reine avec enjouement, et cherchant par le jeu de ses beaux yeux à ranimer les esprits de son époux.

— Un sorcier de Bretagne, madame la reine ? demanda le roi en souriant.

— De Bretagne ou d’autre lieu, mon noble sire… Il n’y a pas qu’en nos landes cabine à