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parle si haut, les hommes doivent se taire et le prier.

— J’obéis, » et, tombant sous le charme de ces paroles austères, elle se trouva à genoux les mains jointes.

L’époux d’Anice éprouvoit une angoisse impossible à décrire ; il avoit peine à se persuader que Laure n’étoit pas devenue folle, par suite de sa maladie, ou de la mort de son oncle ; et, tandis que le fracas de la tempête, les cris partis de la ville retentissoient à ses oreilles, il contemploit avec une sorte de terreur cette belle créature, trop passionnée pour s’occuper d’un danger qui n’intéresseroit pas son amour.

« Pour qui prierons-nous ? » demanda mademoiselle de la Viloutrelle avec résignation.

— Pour les morts, » répondit-il.

— Pour les morts ! — s’écria-t-elle en se relevant rapidement, et se rapprochant de Michel. Oui, vous avez raison, pour les morts… car votre présence ici me dit qu’innocente d’un