Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nant, je l’ai revu, c’est lui, c’est Nostredame.

— Qui êtes-vous ? que me voulez-vous ? demanda Michel tout étourdi.

— Te voir ! te voir, et tombant à genoux près de lui, encore assis, Laure de la Viloutrelle dans un désordre effrayant se fit reconnaître à l’époux d’Anice.

Laure ! vous, pauvre Laure ! vous ici ! s’écria Michel, en cherchant à se relever.

La jeune femme lui mit vivement la main sur l’avant-bras, et le retint.

— Reste-là, lui dit-elle avec autorité, — reste-là, que je te regarde, que je te regarde encore ! ne mets pas entre toi et moi la différence de nos tailles… tête, contre tête… c’est toi ! c’est toi ! te voilà enfin !

— Venu pour vous seule en ce pays, pauvre Laure ! venu pour vous sauver de la pestilence dont on vous disait atteinte…

— Je suis guérie… je ne sais quel besoin de malheur m’a conservé la vie. Seule, sans secours, par l’unique volonté de mon amour