Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/330

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pendant cet orage ?… Quelles sont ces pierres qui me servent d’appui ?… Oh ! Michel de Nostredame, enfant perdu, — abandonné de toi-même, — imbécile transfuge du sanctuaire paisible de tes études ; où des tigres ont rugi, tu t’assieds ! Sur ces pierres, que leur langue sanglante a léchées, tu te reposes !… Michel, es-tu devenu fou ? Que viens-tu faire ici ! qui cherches-tu ?… Une folle, une mégère !… et ta femme, ma femme ! oh ! mon Dieu ! ma femme, je suis marié !… je ne m’appartiens plus ! quelle chimère insensée m’a fait quitter le toit de mes amis ?… Anice, suave et docile créature, tu m’attends !… La fibre de Nostredame s’amollit, ses yeux s’humectèrent peu à peu ; ses idées devinrent moins nettes, l’humidité pénétra son corps, la voix du tonnerre grandissant, imposa silence à sa voix ; il s’affaissa,… veilla une heure encore dans cet état de torpeur,… et s’endormit.

La tempête éclata dans toute sa force, dans toute son horreur ; foudre, pluie, glace, eau et feu ébranloient, inondoient, brûloient la ville ; les populations arrachées de leurs de-