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prévoyoit sous les voûtes même du cirque.

Là, assis à l’entrée de l’un des cintres, il réfléchit amèrement sur le concours de malheurs qu’entraîne après soi la moindre des foiblesses. Cherchant à se retrouver dans le dédale d’incidens, de chagrins, d’espérances, de projets, de contretemps, d’actions hasardées où l’avoit précipité l’indéfinissable influence de Laure de la Viloutrelle, il ne se retrouva pas. Sa vie nouvelle si tiraillée, si hasardeuse, si complexe, n’avoit plus rien de sa nature primitive ; nature si simple, si vraie, si dégagée de ces passions éphémères que suscitent l’avidité des vains plaisirs, dont les lendemains sont toujours marqués par des regrets ou des remords. Michel de Nostredame, organisé pour une sorte de puissance intellectuelle qui veut la solitude, la méditation, le calme, et doué d’un tempérament enclin à des habitudes paisibles et réglées, se reconnut avec terreur si loin de lui-même. Il vint à compter les jours, les mois perdus dans des agitations si peu conformes à sa nature réelle, perdus pour la science, pour l’avenir ! Et ce