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prières, qui, boiteuses, se tenoient auprès du trône de Jupiter, mais le sentiment d’une haine qui, faute de pouvoir se satisfaire par des actes positifs, cherchoit à se dédommager de son impuissance par d’insultants sarcasmes. Car, pour le dire, en passant, jamais la colère céleste ne sauroit châtier au-delà des malédictions mentales dont le pauvre, à toute heure, écrase l’homme opulent : « Gueux de riche ! » dit la pensée du mendiant, tandis que sa main contractée se place en écuelle à hauteur de la bourse du passant, tandis que sa voix pleine de larmes, implore au nom de Jésus, la charité et un liard. Les mendians des églises sont le type de cette ignoble fausseté. Portiers du temple, ils ajoutent à la science inquisitoriale, particulière à cette profession, une impudeur de bassesse, une habileté de flatterie que les habitués du saint lieu récompensent dévotement. C’est surtout pour les mendians des églises qu’au treizième siècle, Jacques de Voragine composa sa menteuse légende dorée : pas un de ces mendians dont l’érudition n’accouple sa requête à un passage