Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un mot tendre, un geste d’amour. À un endroit où les deux sentiers, décrivant chacun une courbe opposée, s’éloignent brusquement l’un de l’autre : « N’oubliez pas, — cria la fille du marguillier, — d’avertir le médecin de Montpellier de la visite de Zacharie.

— N’aurai garde, enfant. »

L’écolier de Boncourt, mettant le pied sur une grosse pierre, se grandissait pour revoir la jolie tête de sa virginale maîtresse ; elle couroit, gazelle légère, sur l’herbe du sentier, et déjà loin n’accordoit que le souvenir à son amoureux, pas encore nubile.

Antoine Minard, en entrant dans la maison de son oncle, demanda aussitôt où étoit Michel de Nostredame. « Un juif de notre ville, répondit la servante, vient de lui remettre une lettre, et il est allé s’enfermer dans sa chambre. »

— « Qu’est-ce ? — disait Michel, entendant frapper vivement à sa porte, — que me veut-on ?

— C’est moi, maître.