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terois… : mais la constante solitude vous livre parfois à d’étranges tristesses, mais cette existence de philosophe et de savant, vous rendant inhabile aux soins de la vie commune, exige une pensée intelligente qui prévienne vos désirs sans les avoir questionnés, qui, soumise aux ordres de votre esprit, ne lèvera la portière de votre sanctuaire qu’à l’appel de votre voix, ne vous montrera le sourire que quand vos regards, fatigués de travail, voudront se reposer sur une bouche discrètement rieuse, ne vous parlera d’amour qu’à l’heure où s’éteindra la lampe de l’étude…

— Où en voulez-vous venir ? demanda Nostredame tout troublé.

— Moi, à rien ; moi, enfant ignorant, je ne puis rien vouloir, rien conseiller, rien donner… Mais, mon oncle, qui le premier a dit ce que je viens de vous dire, mon oncle, qui vous aime pour le bien que vous m’avez fait, pour le noble caractère que vous lui avez montré, mon oncle qui veut vous voir heureux… et peut disposer de sa pupille…