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ner l’amour de Laure pour faciliter le mariage d’Anice Mollard, pupille de son oncle.

La lettre qui réclamoit les secours de Michel fut, à tout hasard, inventée comme premier moyen de réussite ; l’aveu en fut fait à Scaliger et au sire de Beauvoisin lorsqu’il n’était plus temps de revenir sur cette démarche, d’ailleurs justifiée par les considérans les plus habilement présentés : il n’y eut que la peu pensive Anice Mollard qui ignorât le motif réel du mensonge de l’écolier.

Scaliger consentit à entrer avec toute l’autorité de son nom dans les conséquences du mensonge, et, satisfait d’ailleurs de connoître une des jeunes gloires de la faculté de Montpellier, il assura Nostredame que le désir qu’il avoit de le voir lui rendroit excusable même une tromperie dont sa venue seroit le résultat. Les satisfactions de l’amour-propre sont absorbantes, et l’amant de Laure eut peu de persévérance dans son mécontentement lorsqu’il vit l’illustre Scaliger si empressé à lui demander son amitié.

C’étoit une année avant que Scaliger solli-