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— La voici. — Et le juif retira de son doigt, dont les chairs flétries n’avoient plus de pores pour exhaler la transpiration ou recevoir les gaz étrangers, la bague qu’il avoit prise au doigt mort d’Abraham Ochosias, mort de la peste. — Envoyez-lui cette bague, son effet sera certain.

Laure saisit d’une main le funeste joyau, de l’autre, remit à Élie le collier de cornalines.

— Mais comment lui faire parvenir la bague ? dit-elle avec chagrin.

— Je vais écrire aujourd’hui même à un Zacharie, mon correspondant à Agen, nous saurons par lui où demeure Nostredame…

— Demain ! demain seulement — interrompit vivement mademoiselle de la Viloutrelle. — J’écrirai, je joindrai ma lettre à la vôtre ; mais toute cette nuit, le talisman au doigt, je lui confierai les pensées de mon amour, les vœux de mon cœur.