Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plice de la cruauté de ce jeune homme envers vous. Ma vieillesse m’a permis d’oser bien des expériences dont la tyrannie de la prévôté auroit peut-être accusé l’intention, et dans le travail de mes veilles, j’ai trouvé — je crois en être sûr, jeune fille — un alliage d’or qui acquiert les vertus du talisman sur le doigt qui le porte : ce que ne peut opérer la réalité, l’imagination peut le produire. Essayez de cette bague, envoyez-la à Michel de Nostredame, comme un gage de souvenir, qu’il la porte… ou ma sapience est vaine, ou bientôt votre infidèle, placé sous l’influence irrésistible d’une pensée d’amour, reviendra, timide et repentant, solliciter un de ces regards dont seul en ce moment, malgré leur expression douloureuse, je comprends le charme et la volupté.

— Un talisman ! à moi, bon Élie Déé ! un talisman qui me rendra Nostredame !… Oh ! comme un foible nantissement, prenez ce collier de cornalines, je le tiens de ma mère… oh ! votre bague, votre bague !