Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étrange qui a été employé pour vous arracher à vos devoirs et à votre faculté.

Michel jeta un regard étonné mais sévère sur le jeune homme, qui d’abord baissa les yeux, puis rappelant sa franchise et sa bonne humeur, prit la main de l’ami qu’il avoit trompé, la serra avec effusion.

— Tout cela s’éclaircira, dit-il avec gaieté — en attendant, mon oncle, voici mon sauveur. J’étois mourant à l’hôpital, il s’est assis à mon chevet, sans s’occuper si j’avois des amis qui le remercieroient, et ne m’a quitté que guéri.

M. de Beauvoisin, Scaliger, firent leurs efforts pour amener Nostredame à supporter son désappointement et à se trouver à son aise au milieu de ses nouvelles connoissances. À la table du repas vint s’asseoir, à côté de ces quatre personnages, une jeune personne blonde, silencieuse, peu expressive… C’étoit la pupille de M. de Beauvoisin, qui habitoit sous le toit de son tuteur, commensal de César Scaliger.