Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/214

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rison. À donc, laissez-moi vous conduire. — Et, s’adressant à la jeune fille, qui paraissoit interdite et chagrine : — Pour ce soir, adieu Laurette, voici un voyageur qui demande toute mon attention et commande ta reconnoissance, car sans lui tu ne connoîtrois pas Antoine Minard… L’illustre de Nostredame m’a sauvé de pestilence et de mort…

— Nostredame ! dit à demi-voix l’homonyme de mademoiselle de la Viloutrelle, en jetant sur le médecin un regard d’admiration et de respect qui dut flatter son amour propre.

— Et, pour ton père, ma Laurette, reprit Minard sur le même ton d’assurance écolière, contente-toi aujourd’hui de l’eau qui coule sur le gazon du vieux cimetière : elle a passé sur les squelettes des premiers chrétiens de cette ville, la goutte seroit bien tenace si elle résistoit à son influence.

La jolie fille fit une petite moue, une révérence brusque et s’éloigna, visiblement mécontente de la cruche cassée, de l’eau perdue…