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sespoir, tout le chemin qui lui restoit à faire jusqu’à Arles. Lorsqu’il mit le pied dans la ville, une sombre colère le saisit.

— Malheur ici ! dit-il à voix basse, en passant sa langue aride sur ses lèvres desséchées par une salive corrosive qui en blanchissoit les bords. » Malheur ici, pour les tortures que je viens d’endurer… J’ai été jouer ma vie entre vos jeunes existences, Laure de la Viloutrelle et Michel de Nostredame ! Mais j’en réchappe, — c’est bien. J’ai vu brûler le trésor promis à mon attente !… mais ici j’ai des débiteurs, — c’est bien. Il y aura des larmes de versées dans cette cité.

Tandis qu’Élie Déé suivoit péniblement la route de Saint Gilles à Arles, une lettre venue d’Agen à Montpellier fut remise à Michel Nostredame. Elle étoit de date récente, car l’institution des postes, créée par un édit de Louis XI en 1464, avoit promptement acquis une rapidité dans les transports ; qui n’étoit ralentie que par accidents, et à cause du mauvais état des chemins de France en ce temps-