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ment les chaleurs de l’amour, et lorsqu’il en pesa les termes, tout en regagnant son logis, il vint à reconnoître qu’une haute raison étoit voilée par leur semblant de futilité ; et, comme elles étoient échappées au plus illustre penseur de la faculté, il étoit naturel de leur accorder, en y réfléchissant, une intention grave, qui n’avoit été formulée par le sarcasme, qu’afin de produire un effet plus certain.

L’esprit élevé, mais railleur de Rabelais, accordoit trop peu d’estime aux mobiles passions de l’humanité, pour les attaquer de vive force, armé de toutes pièces et avec le sérieux du duel ; il aimoit mieux, dans son dédain, les rouler dans l’hyperbole de la plaisanterie, leur arracher leur tunique, leur dernier voile, les pousser toutes nues devant le miroir de la vérité et de son rire implacable, pour suivre leur colère pudibonde. Il savoit trop le cœur humain, pour répondre directement à cette question de jeune homme prêt à briser son avenir, dois-je me marier ou non ? et l’importance donnée à la réponse devant prêter plus de force aux objections de la passion impru-