Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Dieu me garde de richesse ainsi venue ! » s’écria avec la susceptibilité d’une dévotion méconnue, le petit-fils d’Abraham, médecin du roi René, oublieux de son origine.

François Rabelais sourit.

« Enfin, à votre émotion, à votre surprise eu égard à la fuite d’Élie Déé, je juge que quelqu’une de vos peines se rattache à cet homme.

— Par un cheveu bien fin, bien délié, je vous assure… Mais, que cette rencontre, docteur Rabelais, me soit profitable par la consolation ou par le conseil… J’ai l’esprit malade ; refuserez-vous à un disciple l’enseignement d’un remède à sa souffrance ?

— Par saint Goderan, évêque, frère de sainte Opportune, le principe de votre mal est au cœur, mon maître !

— Hélas ! oui.

— Et vous venez, sous les voûtes d’un hôpital, chercher un soulagement ?… Vos poudres et fardemens, qui font merveille en ce lieu, n’ont-ils aucune vertu sur vous-même ?