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intime ne permettent pas de douter que la lettre de mademoiselle de la Viloutrelle n’ait plaidé avec bonheur la cause de sa cliente. Comme si elle eût été là pour recueillir la certitude de son succès, le regard de son amant s’épanouissoit devant une ombre, lui sourioit, la caressoit, et lui promettoit la constance, la fidélité que lui-même réclamoit en retour d’un si grand sacrifice. L’extase passée, Nostredame relut la dernière phrase de la missive qui lui recommandoit de s’informer auprès du juif Élie Déé ; puis, surmontant sans doute une excessive répugnance pour cette démarche, il sortit, se dirigeant vers le grand hôpital.

Il en montoit les degrés extérieurs qui conduisent au portail, lorsqu’un homme, d’une trentaine d’années, vêtu du costume des docteurs en la faculté de Montpellier, la tête couverte d’une toque noire, semblable à celle de Michel de Nostredame, l’aborda familièrement. Sur sa physionomie d’expression fine et caustique se jouoit le sourire naturel à ceux dont l’organisation morale est assez privilégiée pour leur permettre, voyant les choses et les