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sable par l’esprit humain ; — fureter dans les recoins de l’univers intellectuel, en arracher de leur obscurité, pour les produire à la clarté du jour, les vérités inconnues ; — fouiller du regard dans le corps de l’homme souffrant et moribond ; dans le cœur de l’homme debout, agissant et masquant sa pensée par sa physionomie… Guérir, instruire… et prédire peut-être, voilà mon but ! Vivre enfin dans ce bas-monde de la vie d’immortalité, voilà mon espoir ! Et pour atteindre à ce but, et pour réaliser cet espoir, il faut veiller !… sous la lueur rougeâtre de la lampe, sous l’action pénétrante des vapeurs morbifiques qu’elle exhale, en présence de mes livres, de tout ce qui témoigne du prix de l’étude et de la science… Mais, non, veiller, beauté tentatrice et décevante, aux lueurs molles et pâles de la lampe d’alcôve conservée par un indiscret et lascif amour ; — non, consumer les heures des nuits dans les transports et la langueur suscités par ton ardente passion ; — non, tenir mes yeux ouverts uniquement pour contempler ton délicieux visage placé sur mon