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grand fauteuil à dossier élevé, recouvert, ainsi que les bras, d’un velours rouge à crépines d’or. Des bras du siége se détachoient, comme deux baguettes montant verticalement, et à l’extrémité desquelles venait se fixer une tenture voûtée, aussi en velours rouge, formant le dais, avec d’autant plus d’exactitude, que les panaches blancs en rehaussoient les coins.

Les deux têtes qui se rapprochaient sous le dôme de ce fauteuil, de noble et riche apparence, avaient, l’une pour l’autre, des regards pleins d’aménité ; l’entretien qu’elles agitoient, même dans ce qu’il avait de diffus et de verbeux, révéloit une confiance expansive et tendre, bien rare à reconnoître sous les oripeaux de l’opulence et surtout dans les demeures des rois.

Il est vrai de dire que, de ces deux personnages, l’un étoit Louis XII, l’autre Anne de Bretagne. Louis XII, prince affable et débonnaire, dans la meilleure acception du mot, Anne de Bretagne, si belle et bien conditionnée, et tant pleine de grâces, selon la jeunesse où elle était, a dit saint Gelais. La fiancée de