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belle, il se trouva précipité, lui, sérieux, indécis dans toute question qui ne se rattachoit pas à sa vocation, dans cette lutte du pour et du contre, dont toute ame honnête, appelée à bien choisir, se fait une gêne, un cruel embarras, et qui, pour Michel, devoit être un supplice.

Retiré dans sa chambre d’étude, la lettre de la jeune fille à la main, comme afin de lui donner, par un sentiment d’équité, le droit de plaider la cause de celle qu’elle représentoit contre l’influence des emblèmes imposans de la raison et du savoir, il gémissoit ; et, pour partir ou pour rester, trouvoit tour à tour des motifs qui charmoient et désoloient son cœur.

— Je l’avois prévu ! s’écria-t-il avec le découragement du lutteur fatigué, — cet amour, qui m’est venu surprendre, dans le temps même de ma vie studieuse et réfléchie, jamais ne s’accommodera avec les devoirs que, pour le présent et pour l’avenir, me trace ma destinée. Je dois me résoudre à des veilles continues ; mais à quelle fin ces veilles ? pour méditer, — lire, analyser tout ce qui est saisis-