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mort de la peste ; il se dirigea de ce côté. La porte de cette habitation venoit d’être enfoncée, Élie Déé en sortoit, accompagné de deux sbires de la sénéchaussée ; son visage étoit voilé d’une teinte olivâtre, ses yeux vitrés restoient grands ouverts, et ses dernières forces se réunissoient pour étreindre le paquet enveloppé de drap d’or.

— Ne perdez pas de temps, dit Nostredame, s’avançant au devant de lui et s’adressant aux agens de la prevôté, — à l’instant même dépouillez cet homme, portez-le à l’hôpital, et, à cette place, mettez le feu à tout ce qui l’a touché, à tout ce qu’il porte.

— Du feu ! du feu ! cria la foule empressée.

L’ordre du jeune maître en la faculté de Montpellier, bien connu du peuple à cause de sa science et de ses services rendus aux indigens pendant la pestilence, fut aussitôt exécuté ; on dépouilla Élie Déé jusqu’à son dernier vêtement, et des tisons enflammés furent placés sur ce qu’il portoit, sur tout ce qui l’avoit touché. Le misérable, en voyant la