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de vivre plus long-temps que Déé, il lui avoit fait agréer l’étrange proposition d’un échange de testament.

La peste s’étoit plu à donner un démenti aux prévisions d’Ochosias, et il en avoit fini avec l’escompte et la vie, lorsqu’Élie, attiré par l’espoir d’un héritage, recueillit d’un pauvre journalier la bonne nouvelle que son testateur étoit mort.

— D’où le sais-tu ? avoit demandé le juif venant d’Arles.

— Le pauvre Ochosias avoit grand froid hier soir, lorsque j’ai été, sur les huit heures, rallumer et remplir de braise son petit fourneau bien mal garni. Tous deux nous avons soufflé sur les charbons à grand bruit de poumons, et mon vieux voisin râloit d’une inquiétante manière ; il y a eu un instant, où, la braise produisant une flamme, j’ai vu la figure d’Ochosias toute tachée de jaune ; j’ai prétexté une prière à faire dans l’église Saint-Pierre, et je suis sorti bien vite, en me bouchant le nez.