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protégé dans le cabinet dont nous avons parlé, et, désolé, s’étoit réfugié dans son sanctuaire.

Ce lieu, ordinairement si plein pour lui de choses et d’idées, lui parut vide et triste ; squelettes, livres, fourneaux, alambics, rien de tout cela n’arrêta son regard, et ne prit place dans son esprit. La crise de foiblesse et de larmes fut longue, enfin elle se calma ; l’homme revint, et avec sa virilité, la volonté de consoler l’amour par l’étude. Il lut quelques pages de Galien, puis, prenant une poignée de plantes desséchées, il les soumit à l’action d’un pilon qui bientôt les eût réduites en poudre, puis, après avoir versé dans le creuset quelques gouttes de diverses liqueurs renfermées dans des fioles étiquetées, il transvasa le tout dans un récipient exposé à l’action du feu. Cette opération de cuisine chimique ou pharmaceutique terminée, il alla se placer d’abord devant le testament de Charles III, comme pour lui demander une pensée historique ; il le lut en entier, murmura ces mots : — Le roi René, son prédécesseur, n’a eu, pendant son règne, qu’un