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Boncourt, livré encore à l’insomnie qui, presque toujours, accompagne la convalescence, s’étoit assis près d’une table, devant une lampe, et avoit commencé la lecture des Paralipomènes. Arrivé au verset 6 du chapitre XVI, où il est dit « que Banaïas et Jaziel devoient sonner continuellement de la trompette devant l’arche de l’alliance du Seigneur ; » l’insouciant enfant avoit laissé glisser son coude sur la table, sa tête s’étoit appuyée sur le livre, et un sommeil bienfaisant, malgré l’incommodité de sa pose, avoit livré sa piété aux bizarreries du rêve.

Pendant ce temps, Michel de Nostredame étoit en proie aux angoisses que lui causoit le départ de Laure. Il avoit beaucoup pleuré, lorsque rentrant dans la maison, aux approches de la nuit, et escorté du jeune Minard, il avait trouvé désert l’appartement de sa maîtresse. En vain son compagnon s’étoit efforcé de lui faire entendre sur le motif de sa douleur de ces mots, qui seroient des impertinences, si on avoit le droit d’être exigeant en matière de consolations ; il avoit installé son