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CHANTS ET CHANSONS

Le goût était trop en décadence pour que tous fussent aptes à les bien comprendre, non pas seulement parmi les petits, mais — pour employer une expression familière — chez les moyens, et même, dans ce qu’il restait de grands à Paris pendant le siège, la plupart s’étant enfuis à l’approche du danger.

Des refrains, vulgaires sans doute, mais fouaillant rudement ceux que nous étions en droit de maudire, égayaient les masses en ces jours de deuil.

C’est ainsi que le Sire de Fisch-ton-kan devint rapidement en vogue, sous la rubrique modeste de « bouffonnerie », seule désignation qui lui convînt.

En voici un extrait :



LE SIRE DE FISCH-TON-KAN[1]

paroles de paul burani. musique d’antonin louis.


Il avait un’ moustache énorme,
Un grand sabre et des croix partout,
Partout, partout.
Mais tout ça c’était pour la forme,
Et ça n’servait à rien du tout,
À rien du tout.
C’était un fameux capitaine
Qui t’nait avant tout à sa peau,
À sa peau.
Un jour il voit q’son sabre l’gêne,
Aux enn’mis, il en fait cadeau…
Quel beau cadeau !

  1. Tralin, éditeur.