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Soudain Didier rougit ; à son âge, on ne pâlit pas encore, mais on tremble en apprenant une mauvaise nouvelle.

— Emmenez-moi avec vous, Monsieur Wlaemick, j’ai personne, je travaillerai bien.

— Je peux pas, petit, au mois de mars, je t’embaucherai.

— Mais on est en octobre, Monsieur Wlaemick, qu’est-ce que je ferai jusqu’au mois de mars.

— Tu iras à l’école ; en hiver les enfants vont à l’école. Au printemps, ils font la brique. Ramasse ton argent. Et puis, le perds pas surtout !

— Monsieur Wlaemick ?

— Cosse ?

— Je travaillerai pour rien, Monsieur Wlaemick, prenez-moi.

— Allons, va-t’en, petit, dit M. Wlaemick impatienté, secouant la main, se débarrassant de l’enfant comme on chasse une mouche.

Didier sort, les yeux fixés à terre, un peu gêné… mais le tintement de l’or dissipe cette tristesse.