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sont partis et avec eux la main-d’œuvre supplémentaire embauchée pour l’exécution des commandes réparties aux usines qui furent épargnées par le chômage. La confiance est revenue. Wlaemick désormais ne craint plus les syndicalistes ni les inspecteurs du travail et tout le monde reprend la besogne.

Le premier voyage de la brouette paraît pénible à Didier. Cependant il a établi, durant les vacances, depuis le percher jusqu’au four, une piste, un chemin étroit de tôle sur lequel s’engage la roue. Mais la besogne de force, deux semaines interrompue, demande un nouvel apprentissage et Didier revit ses premiers jours d’usine. Tandis qu’il brouette avec effort, les refrains de la grève bourdonnent joyeusement à son cerveau. Il aime les strophes violentes qui lui rappellent de bons souvenirs : « Le son du canon… le genre humain ! »

Il a bien envie de chanter le refrain pour de bon, à pleine voix, mais il sait que cela lui rapporterait quelque taloche, non parce que la