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contre les feignants dont les menaces ont eu pour résultat de remplacer les gamins par des hommes payés cinq francs par jour.

Sans doute, les maîtres de Didier diminuent sa part de nourriture, mais puisqu’il ne travaille pas, il est juste qu’il mange moins qu’autrefois. Sous les hangars où l’on presse la pâte, il cause longuement avec Julia qui coud et raccommode des nippes. Les filles n’ont pas le repos complet, elles font la cuisine et les travaux de couture. Mais les garçons se la coulent douce, comme dit Wlaemick, chez qui l’inaction forcée de ses pupilles détermine de furieuses colères.

Un matin qu’ils dorment comme des enfants riches, bouche ouverte, traits reposés, le chef entre dans le réduit et de sa voix puissante commande :

— Tebout ! on travaille ! Va falloir rattraper le temps manché !

Finie la flânerie, Didier ! En route.

C’est que la grève est terminée. Les soldats