Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peuple d’enfants, Didier retrouve de vieilles connaissances, écoliers de la rue Bretonneau qui ont franchi, eux aussi, la porte de Bagnolet, mais sans laisser derrière eux leur famille. Le briquetier demande les nouvelles de l’école : « C’est Clépin qui est le pre ! — Où c’est qu’vous en êtes en histoire ? » Didier prend la gibecière du camarade, il feuillette les cahiers, parcourt les livres. Car il a quitté au moment que l’histoire était émouvante : les Anglais étaient maîtres du pays.

Au-dessus du chemin où les mousquetons sont formés en faisceaux, Didier consulte le manuel de Blanchet, dévore le récit de la reprise de la France par Jeanne d’Arc.

À l’imagination du petit manœuvre, parlent les vieilles histoires de la Patrie, tandis que l’écolier pressé, à qui Didier a emprunté le livre, tire son ami par la manche.

Les jours d’indolence se succèdent et l’inspecteur du travail ne vient pas et les briquetiers, privés de leur main-d’œuvre enfantine, jurent