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— Y prennent les gosses à la mamelle maintenant, regardez-moi cet éclat d’homme. Ils te font trimer, hein !

— C’est maigre, maigre !…

— C’est pas nourri.

— C’est battu.

— Des choses pareilles, ça ne devrait pas être permis !

Alors Didier, qui n’ose se débattre, se trouve enlevé du sol et porté sur des épaules. Au sommet du piédestal humain, il voit la foule répandue dans la cour, les hommes du percher, ceux de la réserve, tous laissant les briques, accourus autour du petit bonhomme qui représente à leurs yeux les victimes de l’exploitation capitaliste. Ils forment une chaîne qui s’enroule autour du gosse, certains rient de toute la hauteur d’une bouche édentée, d’autres grognent, manient les poings et le chant de la Syndicale s’échappe par bouffées comme le jet de vapeur d’une chaudière :