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encore pris place aux fours. Ils ne logent pas dans les baraques, mais dès quatre heures du matin, bien avant que l’horizon ne rougisse au soleil, ils sont à l’usine, pressant la terre et défournant la brique.

Didier, qui connaît son Histoire Sainte, compare cette frénésie à celle des compagnons qui construisaient l’arche de Noë, des simples qui édifiaient dans les temps la tour de Babel. Les brouettiers supportent le contre-coup de ce zèle incomparable qui trop tôt les tire du lit et augmente le poids des fardeaux avec le nombre des voyages. On commence à quatre heures du matin, on finit à neuf heures du soir.

Didier appelle toutes les lumières de son esprit pour comprendre les causes qui président à ce renfort de labeur. Mais les paroles du monsieur bien mis : « Cuisez le plus possible et comme ça pendant la durée de la grève », sont un mystère qu’un petit garçon ne peut pénétrer…

Sur le chemin, la brise flagelle aux cimes les