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laborieuses qu’il fournit. Mais jamais il n’osera réclamer des sous à M. Wlaemick.

Aussi, le lendemain, à la soupe, Julia donne-t-elle sous l’escabeau des coups de pied à son peureux ami.

— Réclame ta paye.

Il se contente de rougir et d’avaler une cuillerée de travers. Grand serin, va ! Et lorsque, le repas terminé, Wlaemick empoigne la bouteille, boit au goulot une chopine sérieuse, c’est Julia qui résolument lui dit :

— Didier demande quand vous allez lui donner de l’argent.

Wlaemick recule comme s’il avait reçu un coup de poing dans la figure. Il s’essuie la moustache, éternue et, se tournant vers l’apprenti, il bougonne :

— T’auras dix sous par jour à partir du mois prochain. Avant, c’était l’apprentissage ! Je te donnerai le tout ensemble après la campagne.

Les ouvriers assurent qu’il est peu de joie plus forte que celle d’un enfant qui reçoit son