Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nement, sa rumeur qui ressemble à un bourdonnement de moucherons. Le combustible jeté dans les trous craque en arrivant au fond, tandis que de la campagne éclatent des cris étranges : plaintes de femmes en gésine ou de chiennes en amour.

Ricknaer rêve au pays qu’il vient de quitter, où il a boutique, un estaminet qu’il gère avec son beau-frère. Les ouvriers viennent là boire les chopes à deux sous, l’hiver seulement, car aux beaux jours, lorsque la neige ne couvre plus le poussier des routes, les aubergistes « tâcheronnent » en France.

Wlaemick et Ricknaer s’étaient connus dans les briqueteries du Nord et combinaient une association commerciale, lorsqu’ils épousèrent les deux demoiselles Cruyten qui apportaient en dot indivise le cabaret. La dot indivise rendit inséparables les deux ménages. Avant d’être beaux-frères, Wlaemick et Ricknaer étaient amis. Ils avaient encore, quinze ans après, une certaine estime l’un pour l’autre, bien que Ricknaer,