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Ils ont des cheveux si clairs qu’on les dirait blancs et qui s’emmêlent sur des yeux enfoncés, à peine ouverts, rougis et comme rongés par la fatigue.

Les fillettes jacassent le parler wlaamsch, le flamand, et tous regardent avec méfiance le nouveau venu. Attention ! Un homme remplit la brouette avec des brassées de pâte et lorsque les derniers carreaux ont touché les planches, un petit roulier se précipite, enlève les brancards et file vers le four.

C’est le tour de Didier. Il saisit les manches de sa brouette où quarante-deux briques sont empilées. Mais la voiture reste immobile, et bien que Didier fasse un effort violent, elle ne démarre pas.

Quarante-deux briques à deux kilos chacune, cela fait une charge qu’il ne peut enlever.

Les enfants qui sont à ses côtés ricanent et Didier les voit, même les gamines, mettre en mouvement leurs brouettes, courir et revenir. C’est un circuit sans arrêt, Didier rougit de sa