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Ils font la brique de pleine, ils extraient la terre, la moulent, la sèchent, la roulent, l’enfournent, la défournent et cuisent avec elle. Ils se nourrissent comme des porcs et travaillent à prix réduits. Mais le soir, dans le galetas, sur la paillasse, ils comptent les louis qui lestent les foulards grenats. Le four a converti en or les peines, les veillées, les sueurs.

Didier est embauché. On inscrit son nom sur un livre et on le conduit tout de suite à son poste au percher, le grand casier où sèchent les briques.

Tout près, des hommes extraient la terre à coups de pioche ; des fillettes nu-pieds, nu-jambes, vêtues de petites culottes qui s’arrêtent à mi-cuisses, jettent de l’eau sur la terre, barbottent dans la boue, font la bouillie que les compagnons, pour la mouler, serrent dans la presse.

Lorsque le mélange a séché à l’air, lorsqu’il forme une pâte, il faut le conduire au four par brouettes et c’est la besogne de Didier avec cinq camarades, dont deux petites filles.