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Ils franchissent la frontière, ils visitent les gens d’outre-Quievrain ; ils emportent les outils avec le linge et les enfants. En voyant passer les Belges, visages bronzés, visages fermés, les Français disent : « Voici les Popauls qui s’installent chez nous. » Ils ont des métiers plein leurs baluchons, agriculteurs, betteraviers, faucheurs, moissonneurs, ils vont dans les plaines de Brie. Les mêmes fermes, à chaque retour, accueillent les mêmes compagnons, les Belges obstinés et sobres. Carriers, plâtriers, ils besognent à la tâche, aux pièces, ils dépensent leur sueur, ils économisent leur argent. Ouvriers du bâtiment, la maçonnerie et la terrasse font appel à leurs forces.

Le bataillon des émigrés, compact sur la lisière des nations, se disperse en route : il laisse des hommes dans les villages du Nord, et le gros de la troupe marche sur Paris.

Ils s’arrêtent nombreux, aux portes de la capitale. Ils sont briquetiers ; toute la famille, grands et petits, met la main à la pâte d’argile.