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sa chemise, libère des mamelles pesantes, et cette mère vêtue comme un compagnon allaite son petit.

Car les têtes recouvertes de coiffes sont les femmes travaillant à la fournaise, qui ne tarit point leur lait, mais rougit leurs seins, leur donne un reflet de brique, comme si la pierre avait déteint sur les poitrines.

Ces femmes forment la moitié de l’effectif et sans la coiffe qui enserre leur chevelure, il serait impossible de les distinguer des mâles : elles portent des vêtements semblables à ceux des compagnons, elles partagent leurs souffrances, des petites filles avec les garçonnets traînent les brouettes : dans le commun labeur sont confondus les sexes.

Lorsque le bébé a pompé le dernier lait et qu’il s’endort grisé, la femme l’emporte, puis reparaît, reprenant son poste au brasier.

Au milieu des briques, fumant dans un lit de charbon, une marmite plate laisse sourdre l’écume et la vapeur blanche. La soupe cuit pour