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noyés sous la sueur, ils se pressent, ils halètent ; régulier, un han sort de leur poitrine. En se relevant, ils jettent un coup d’œil sur le nouveau venu, mais leurs lèvres ne s’entr’ouvrent que pour laisser échapper la plainte de l’effort concentré qu’il faut soutenir…

L’individu qui mena Didier dans le four s’est courbé, lui aussi et dans la galerie, place la terre de briques.

Tous demeurent silencieux, aplatis sous le labeur. Ils n’ont plus d’ouïe, ils n’ont plus de sens. Au dehors, on entend un roulement, une roue qui grince sur le sol d’argile, une brouette traînée par un enfant qui s’arrête au seuil du four. Les deux montants trouent le sol ; c’est un bruit sec comme un bris.

Alors, des hommes qui peinent, une silhouette se détache et sans se redresser prend les morceaux de pâte qui garnissent la brouette, puis par gestes précipités, les enfourne… C’est comme le jeu d’une machine : les rectangles amenés par la marmaille, sont enlevés des brouettes