Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Comme l’enfant songe à s’enfuir, un être apparaît. Il porte les cheveux longs d’une femme, relevés au-dessus de la tête et maintenus par un bonnet noir. Un pantalon de velours, soutenu par une haute ceinture bleue, recouvre ses jambes en arcs. Il s’approche, Didier voit un visage maigre, brûlé, marbré de teintes brunes, sillonné de rides qui semblent tracées à coups d’épingles. L’ouvrier aborde le petit garçon.

Des paroles en langage inconnu résonnent aigres et lentes. Didier hausse les épaules pour manifester son ignorance, et, pour exprimer le dénûment dont il souffre, il ploie l’échine, piaffe, se frotte les mains, se brosse le ventre.

— Français ? interroge la créature.

D’une voix décidée, Didier répond :