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l’œil, flambe et fait signe aux passants comme une fille.

Voilà soudain qu’une barrière coupe la route : la porte de Bagnolet et, derrière, une masse d’ombres, les gouffres des fortifications, des champs, des maisons perdues. Didier se retourne et l’idée lui vient de quitter Paris et tous ces gens méchants. Oui, il s’en ira loin, il parcourra les routes et les mondes, il traversera les mers et puis il fera comme Robinson dont la vie merveilleuse est contée dans un livre à tranches dorées, un prix d’honneur que Didier a remporté l’année dernière. Il abordera dans une île déserte d’où il enverra des cartes postales au pompier, mais il ne reviendra pas rue Le Bua. On aura beau le chercher, jamais on ne découvrira sa cachette : et ce sera bien fait !

Il marche le long du fossé, se retournant parfois, croyant que maman Voisin va surgir. Maintenant les maisons succèdent aux ravins, on devine les ruelles, les pavillons bas de banlieue,