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cloche. Et il s’arrête pour dire : « Je ne veux plus être nourri par eux et je n’irai plus les voir ! »

D’abord, il va mourir, comme papa. Il se mettra à plat ventre sur la chaussée, un omnibus passera sur lui ! On verra ce que dira M. Voisin quand il ne sera plus saoûl et qu’il saura la mort de Didier !

Puis les ronrons d’une guitare prennent son attention. Autour d’un chanteur, autour d’une vieille aveugle, les fillettes forment cercle, attirées par la romance comme les moineaux par les miettes de pain.

Bientôt le carrefour devient paisible et presque désert ; un vent léger se lève qui fait frissonner la place.

Didier s’engage rue Belgrand où les palissades des Buttes silhouettent son ombre en agrandissement. Son lit lui fait bien défaut et ses jambes sont lourdes comme s’il avait des semelles en plomb.

Au flanc des maisons parfois se détache une rampe de lumière, l’enseigne d’un hôtel attire