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Elle l’embrasse fougueusement. Il lui fait promettre de se remarier. Le four à briques, la prison, la galerie n’ont pas pris toute la vitalité du gars. La lutte qu’il soutient contre la mort étonne l’interne. C’est la nuit qu’elle frôle le lit du malade. Didier se débat contre la rôdeuse. Les pensées fondent sur lui, comme sur une chair dépecée des insectes voraces. De-ci, de-là, renaît l’espoir, il se dit : « Ce n’est pas possible, ce n’est pas la fin, j’ai déjà été malade et je me suis rétabli. Que me faut-il, après tout, pour reprendre le dessus ? Une poitrine allégée, moins de fièvre… » Mais l’effort qu’il fait pour respirer l’air fade le fait tomber du haut de ses illusions.

« Alors ? C’est déjà mon tour ! Mais je n’ai pas vécu, je connais à peine Francine, nous venons de nous marier et vous nous séparez ! Vous voulez que je la quitte, que je reparte. Vous me volez mon temps, il n’est pas l’heure, laissez-moi dans mon lit, M. Wlaemick, il fait si bon se reposer.