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si maigre qu’elle recule, effrayée, devant ce cadavre vivant.

Il veut partir pour l’hôpital.

— Au moins, tu t’occuperas de la petite, et je serai mieux soigné que par toi !

— Mon pauvre homme… pourquoi es-tu si méchant ?

Il n’y a pas moyen de lui résister, car ses colères de malade se terminent par des crises. Grâce à l’intervention du député, il est admis à l’hôpital Tenon. La clameur des salariés qui veulent un meilleur sort ne s’arrête pas au seuil de l’asile, les infirmiers se plaignent de leur paye insuffisante, et Didier demande encore à son veilleur s’il est du syndicat. Il semble qu’il ait recouvré la sérénité et la patience. Comme à son chevet Francine pleure, il lui dit :

— Console-toi, je pars avec le souvenir d’une vie heureuse. J’ai eu pour compagne une Francine adorable, qui m’a donné une enfant. J’ai été utile à mes amis, je laisse une œuvre solide. Ma vie a été longue, j’ai été heureux.